Vous venez d'être élu président de la fédération comorienne de boxe. A ce propos étiez-vous seul à briguer ce mandat ou y'avait-il d'autres candidats ?

Mohamed Abdou Mbechezi : Non je n'étais pas seul, il y avait le président sortant qui avait le poids des ces dix ans de mandat. Ce sont des élections qui sont passées dans un climat apaisé, correct je pense. C'est vrai qu'il y a toujours des tensions, c'est de bonne guerre, je crois que ça fait partie des règles du jeu. Mais normalement ça s'est relativement bien passé avec un peu de retard (13h au lieu de 8h) sur l'heure prévue, mais tout s'est passé dans une bonne ambiance de respect mutuel et dans un calme assez relative.

Qu’est ce qui a poussé Mohamed Mbechezi, plus connu dans le monde du basket et du football à devenir président de la boxe Comorienne ?

M.A.M : En fait c'est une très bonne question parce que ça me permet de me dévoiler un peu même si je n'aime pas le faire par rapport à ce vécu la. Il se trouve que dans ma jeunesse j'ai pratiqué 3 sports de combat (la boxe, l'aïkido, judo) même si c'est pour le plaisir. En tout cas, je les ai pratiqués d'une façon assidue que ce soit ici au collège ou alors au lycée ou à l'université à La Réunion et en France. Je faisais ça discrètement pour des raisons personnelles, pas de compétitions, mais ça restait jusqu' aujourd'hui un peu personnel, un peu intime. Mais aujourd'hui j'ai décidé avec des amis de venir à la boxe, en fait, j'y suis depuis longtemps mais je n'avais pas de responsabilité. En tout cas je regardais tout ça d'une manière discrète mais de temps en temps il m'arrivait notamment avec maître Said Asmakou d'échanger quelques coups pour le plaisir pour le fun. Donc la boxe n'est pas un sport qui m'est étranger contrairement à ce qu'on peut, c'est juste que je n'en faisais pas une publicité particulière.

Quels sont les objectifs à court et moyen terme de votre fédération ?

M.A.M : Alors à court terme mais vraiment à très court terme, c'est d'abord la réconciliation de la famille de la boxe. Durant en tout cas ces cinq dernières années il y a eu une ambiance exécrable, très mauvaise dans la famille de la boxe, de la division, des clans, des oppositions très fortes y compris même à l'intérieur du bureau exécutif qui était présidé par Mr Said Mohamed Mdahoma. Donc ma première mission c'est de réconcilier la famille de la boxe, appeler toutes les personnes qui aiment la boxe à venir autour de nous à se mobiliser pour faire élever la boxe au sommet. Ensuite, il y 'a des objectifs qui attendent notre pays et des objectifs qui attendent le comité olympique notamment les prochains jeux des îles de l'Océan Indien, les jeux des jeunes de l'océan Indien à l'île Maurice. Nous avons des objectifs immédiats de présence mais de présence visible, nous devons nous préparer en conséquence, nous devons faire en sorte que notre pays fasse mieux que dans les précédentes participations. Ensuite, il y a des objectifs peut être à moyen et à long terme. La boxe fut un sport populaire il n’y à pas longtemps dans notre pays, on a eu des gens très connus, les Gaga, les Said Asmakou qui ont fait de la boxe un sport populaire, et puis tout à coup ça a disparu. Donc le premier objectif que nous avons à moyen terme c'est de repopulariser la boxe, qu'elle devienne accessible. Nous ferons en sorte de nous rapprocher du public. Et puis à long terme nous avons l'obligation de faire en sorte que d'abord la fédération puisse avoir un siège, c'est l'une des disciplines les plus anciennes de notre pays et on n’a pas de siège social et je trouve cela inacceptable.

La fédération de boxe reste à ce jour l'une des moins connue, quelle est la stratégie du communiquant que vous êtes pour pallier ce manquement ?

M.A.M : C'est là où le bas blesse, bizarrement c'est l'une des moins connues et pourtant c'est la plus titrées en termes de trophées de médailles aux compétitions internationales auxquelles nous participons. Cela est anormal que en parallèle la boxe soit méconnues, nous avons à l'intérieur de cette équipe deux communicants, le secrétaire général et moi même, nous ferons en sorte de mettre un peu plus de visibilité à la fois dans le fond et dans la forme. Nous nous sommes déjà mis au travail à ce sujet pour faire en sorte que la boxe ne soit plus dans l'ombre comme elle a été ces dix dernières années.

Comment voyez-vous l'avenir de la boxe Comorienne ?

M.A.M : La boxe comorienne à un très  bel avenir. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de regarder les derniers jeux des îles à l'île  Maurice, mais on était fier de voir la prestation de nos gamins et on sent qu'il y à de l'avenir avec eux. Depuis qu'on a annoncé notre candidature, vous ne pouvez pas imaginer le nombre incalculable de familles qui se rapprochent de nous pour dire que leurs enfants veulent faire de la boxe mais qu’elles ne savent pas comment faire. Nous avons décidé de faire en sorte que la boxe rentre dans le milieu scolaire pour qu'effectivement les enfants qui veulent faire de ce sport un métier ou une expression de quelque chose que ce soit puisent le faire. Nous voulons faire que la boxe se rapproche du genre. Nous ferons en sorte que la boxe féminine se développe dans notre pays. Oui la boxe a un avenir dans ce pays, Oui nous avons des talents ici effectivement ils ne sont visibles parce que la fédération n'avait pas les moyens techniques ou la compétence de le faire. Modestement nous essayerons de le faire, nous essayerons de développer la boxe et montrer que la boxe fait partie des sports qui mettront le drapeau comorien le plus haut possible dans les compétitions internationales.

Propos recueillis par AS Badraoui