Quelle est la place du judo dans les activités sportives et olympiques aux Comores?
Le judo est l'une des premières disciplines dans notre pays, même si ces dernières années nous avions eu
d'énormes difficultés dues au manque de moyen financier. Heureusement, nous avons le soutien du COSIC et
depuis trois ans, l’ambassade nous apporte un appui considérable dans ce sens. Nous avons également la
cotisation des clubs qui nous permet de respirer financièrement.
Quelle est l'actuelle stratégie de la Direction Technique Nationale pour rehausser le niveau du judo national?
Nous sommes en train de sensibiliser les clubs à reprendre leurs activités. Nous avons une politique de faire en
sorte que le judo soit pratiqué par toutes les couches de la population à travers diverses compétitions. Depuis ma
nomination à ce poste de Dtn, nous avons pu installer les différentes commissions techniques et juridiques etc.
Nous avons ouvert une école de judo pour enfants, tout ça pour donner envie aux jeunes de s'intéresser à ce sport.
Nous sommes à huit mois des jeux des îles de Madagascar, comment préparez-vous l’édition?
Nous sommes déjà en pleine préparation. Nous avons déjà une liste de la présélection nationale. A partir de
février, nous allons entrer dans les choses sérieuses sur la préparation. Ça se fera à travers des mini
regroupements à Mwali, Ndzuani et Ngazidja. Nous proposons de ce fait au COSIC de nous informer à temps le
nombre de personnes qui doivent composer notre délégation. Nous espérons avoir une équipe de dix-huit
personnes, soit quatorze athlètes et quatre officiels.
Quels sont les principaux critères que vous vous appuyez pour sélectionner vos athlètes?
Nous avons des judokas titulaires qui feront partie de la délégation. Mais il faut également que l’athlète soit
champion dans sa catégorie. Tous nos présélectionnés sont donc nos champions dans leurs catégories
respectives. Si nous devons élargir notre liste, nous allons sélectionner les plus performants et disciplinés.
Quels sont vos objectifs pour Madagascar 2023?
On ne va pas y aller par mille chemins, notre objectif c'est ramener le maximum de médailles notamment dans les
catégories des poids lourds. J’ai énormément d'espoir quant à leur capacité de nous offrir de bons résultats. Les
filles aussi, elles ont un bon niveau qui nous permet d'être optimistes sur leurs capacités à se bonifier lors de ces
jeux. Mais il faut savoir que nous ne pouvons jamais atteindre nos objectifs sans les moyens adéquats. Il faut que
les athlètes se sentent à l’aise dans la préparation et soient dans les meilleures conditions à tous les niveaux.
Où en êtes-vous avec votre projet de faire développer le judo par le biais de l'enseignement primaire?
C'est un projet qui est toujours en vigueur. Nous étudions comment le mettre en place. Mais ce qui nous
préoccupe le plus, c’est la pérennisation du projet. Nous tenions à ce qu'il puisse durer dans l’enseignement. La
gouverneure de Ngazidja, Sitti Farouata Mouhidine nous a promis de nous appuyer sur la réalisation de ce projet.
D'ailleurs, l'ouverture de l'école de judo pour enfants s'inscrit dans cette perspective dans la mesure où elle va
nous servir de projet pilote pour mieux ajuster notre entrée dans le milieu scolaire.
Vos athlètes manquent de compétitions tant au niveau national que régional, pourquoi cela?
Vous avez raison, mais cela sera vite remédié. Nous envisageons d'établir un nouveau calendrier pour nos
compétitions locales. Pour tout ce qu’il s’agit du plan international, c'est une autre paire de manches. Le manque
de moyens nous pénalise. Nous sommes limités à nos projections faute de moyens financiers malgré cela, nous
ne pouvons plus compter toutes les invitations reçues des instances internationales ou régionales.
Propos recueillis par AS Badraoui